vendredi 7 décembre 2012

"FANTÔMAS CONTRE FANTÔMAS" (de Robert Vernay, 1949)

En quelques mots : La France vit à nouveau sous le joug de Fantômas qui envoie désormais des hommes et des femmes à sa place pour commettre ses forfaits. Préalablement rendus fous, ils sont arrêtés mais ne peuvent témoigner. Un médecin célèbre qui se vantait de pouvoir changer l'âme des hommes a disparu. Est-ce Fantômas ? Est-il un complice du génie du crime ? Ou assiste-t-on un affrontement entre deux êtres maléfiques ? Juve et Fandor mènent l'enquête.

Deux ans après le Fantômas de Jean Sacha avec Simone Signoret et Marcel Herrand, que j'avais trouvé assez mauvais, c'est au tour de Robert Vernay de mettre en scène une nouvelle adaptation de l'oeuvre de Marcel Allain et Pierre Souvestre, toujours avec l'excellent Alexandre Rignault en inspecteur Juve. Celui-ci fait presque figure de comparse, tout comme Fantômas d'ailleurs, laissant grande place à Fandor (Yves Furet) et Marcelle Chantal dans un rôle fort peu intéressant. On se réjouira de retrouver quelques seconds rôles savoureux à l'image de Marcel Pérès en aubergiste inconditionnel de la musique militaire !

Si le film peine à imposer son rythme avec une grosse demi-heure emprunte d'ennui et de mystère, Fantômas contre Fantômas devient attrayant dès lors que Juve et Fandor ont trouvé la piste du malfaiteur. Tourné en 1949, le film porte les stigmates d'une période sombre qui se termine juste et dont les français subissent encore les conséquences; ainsi on retrouve un personnage de médecin fou qui pratique des expériences sur les humains, une thématique hélas inspirée de la réalité (Josef Mangele ou Marcel Petiot pour la France) qui sera l'objet de nombreux films. Fantômas lui-même est représenté comme un continuateur de la barbarie de l'ancien Occupant en rachetant un vieux laboratoire de tortures de la Gestapo (avec prisons et piscine d'acide sulfurique) où il déclare "A ce point-là, le crime atteint au lyrisme, à la poésie pure. Je ne fais pas de politique mais je rends hommage ! Je suis sensible à cette trouvaille comme un poème de Prévert." Ce nouvel aspect revisité du personnage le rend encore plus terrifiant, surtout qu'on ne le voit presque pas et qu'il ne cache jamais son visage sous un masque (très bon Maurice Teynac).

De film policier, Fantômas contre Fantômas offre de belles séquences assez originales; ainsi après un meurtre de sang froid dans un hôpital, on assiste à une course poursuite derrière un corbillard, le tout filmé comme un burlesque américain des années 20 ! Basé sur le cerveau de l'homme, le film fait montre de jolies scènes oniriques effrayantes (la mère qui revoit son petit garçon assassiné). Entre drame pur, enquête policière et morceaux comiques, cette aventure du génie du crime laisse sans voix, et on passe aisément les faiblesses de la narration pour ne retenir qu'une curiosité à découvrir !


1 commentaire:

Robbin a dit…

Je ne connais pas du tout ces Fantômas, à part ceux d'André Hunebelle avec Louis de Funès et Jean Marais. Mais ton article donne envie de découvrir ce film.

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