lundi 14 janvier 2013

"PICPUS" (de Richard Pottier, 1943)



En quelques mots : Alors qu'il est en vacances incognito et ne souhaite pas être dérangé, le commissaire Maigret doit reprendre du service : une femme qui vient de déménager a retrouvé un cadavre dans son armoire. Le lendemain, elle est assassinée après que l'assassin a prévenu de son crime dans les journaux, signé Picpus.

Picpus est le premier opus de la trilogie Maigret avec Albert Préjean dans le rôle du célèbre commissaire, avant Cécile est morte (Maurice Tourneur, 1944) et Les caves du Majestic (Richard Pottier, 1944), produite par la Continental-Films. Au casting donc, on retrouve des têtes que nous aimons : Jean Tissier en doux excentrique, Noël Roquevert comme écrivain en mal d'inspiration, Pierre Palau en médecin légiste, Edouard Delmont en vieux fou - des amis de la famille en somme, dans leurs rôles de prédilection. Mais il faut s'arrêter sur celui, peut-être moins connu, qui s'impose aux côtés de Albert Préjean, André Gabriello, en inspecteur lourdingue au vif débit de paroles et qui ponctue toutes ses phrases d'un C'est immmmpressiooonnnant ! Un régal !

L'adaptation de Jean-Paul Le Chanois reste très efficace, autant que la mise en scène de Richard Pottier qui utilise au début du film, pour résumer les faits au commissaire Maigret qui conduit une voiture, un petit encadré où défilent des images ; une sorte de split screen avant l'heure, assez rare au cinéma avant les années 1960 ! De Paris à la Bretagne, Albert Préjean poursuit son enquête avec le sourire au coin des lèvres tout en gardant sa classe dans les situations les plus excentriques - à l'image de la coiffe indienne qu'il porte lors d'un gala de charité (dans Cécile est morte, on se souvient d'une poursuite en tandem !). Les dialogues permettent à tous les acteurs secondaires de faire leur petit numéro avec talent. Classique mais efficace.



La foule se presse voir Picpus lors de sa sortie au cinéma Normandie à Paris(1943)


2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai vu "Cécile est morte" et Picpus cette semaine et effectivement, Albert Préjean est un Maigret très convaincant. Dans la liste des personnages tous plus pittoresques les uns que les autres, n'oubliez pas le supérieur de Maigret qui hurle pour un oui ou pour un non, aboie plus qu'il ne donne des ordres et le collègue commissaire de Maigret qui ne jure que par le passage à tabac des suspects pour les faire avouer.

Bref, deux films non remasterisés en DVD mais bien agréables.

Michel Portier a dit…

Je suis tombé sur votre site pour regarder le document photographique du cinéma "Normandy" devenu depuis longtemps "Normandie" (la première orthographe du nom venait du fameux paquebot de l'époque le "Normandy" car ce cinéma faisait penser à un immense paquebot.
Au début des années 70 (ou plutôt extrême fin des années 60), ce cinéma devient une salle prestigieuse beaucoup plus moderne mais le volume est différent : une salle avec moins de 1000 places (la salle historique en avait 2000...). C'était pour accueillir le nouveau "Lido" d'alors qui déménageait de la "galerie du Lido" située du même côté des Champs-Élysées mais bien plus bas. Sans avoir vérifié (mais j'en suis sûr), le film qui inaugura le nouveau "Normandie" fut "Que la bête meure" de Claude Chabrol en 1969 (avec Michel Duchaussoy et Jean Yanne).

On notera qu'à l'époque du film "Picpus", à gauche du "Normandy", il n'y avait pas encore le petit cinéma le "Lord Byron" (disparu depuis longtemps).

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